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Nouvelle grève dans l’éducation nationale contre les groupes de niveau au collège

Plusieurs centaines d’enseignants sont descendus dans la rue mardi 2 avril, à l’appel de différents syndicats dont le SNES-FSU, organisation majoritaire dans les collèges et lycées, pour réclamer l’abandon des « groupes de niveau » au collège et obtenir davantage de moyens.
« C’est toujours et avant tout le mot d’ordre : “Nous ne trierons pas les élèves” », a déclaré à l’Agence France-Presse Sophie Vénétitay, secrétaire générale du syndicat SNES-FSU. « On commence à entendre ici et là des stratégies qui se mettent en place pour agir contre ce tri social, avec, par exemple, le fait de pas faire remonter les notes ».
Selon le ministère de l’éducation nationale, 7,10 % des enseignants étaient en grève mardi, tous niveaux confondus, et 14,94 % dans les collèges. Selon le SNES-FSU, le taux de grévistes était de 36 % au collège. La grève de ce mardi est un peu moins suivie que celle du 19 mars, où 8,8 % des enseignants étaient mobilisés. Toutefois, le taux de grévistes dans les collèges, lui, reste stable, alors que l’instauration de groupes de niveau, l’une des mesures phares de la réforme du « choc des savoirs » lancée par Gabriel Attal, y est particulièrement dénoncée.
Des manifestations ont été organisées dans de nombreuses villes. A Paris, la manifestation est partie des abords du jardin du Luxembourg vers 14 heures. Outre le retrait de la réforme du « choc des savoirs », les syndicats demandent au gouvernement « une revalorisation salariale sans contreparties et des moyens pour l’école publique ».
« Depuis des mois, les personnels se mobilisent contre les groupes de niveau. Grève les 1er et 6 février, actions locales, vote contre “le choc des savoirs” en CSE (Conseil supérieur de l’éducation), réunions publiques avec les parents d’élèves, opération “collèges morts”… Nos organisations soutiendront toutes les reconductions là où cela est possible », assurent les syndicats.
En région parisienne, l’évolution de la mobilisation est scrutée avec attention chez les membres du personnel enseignant de Seine-Saint-Denis, très hostiles aux groupes de niveau et qui réclament « un plan d’urgence » pour l’éducation dans ce département défavorisé.
Vendredi, la ministre de l’éducation nationale, Nicole Belloubet, a reçu neuf des douze députés de Seine-Saint-Denis à leur demande. Pour ces parlementaires de gauche, la ministre « sous-estime » l’ampleur du mouvement. Face à ce constat, douze villes du département ont décidé, mardi, de mettre l’Etat en demeure d’appliquer le « plan d’urgence 93 ».
L’arrêté prévoyant la mise en place des « groupes » en mathématiques et en français au collège a été publié le 17 mars au Journal officiel, avec une formulation qui ne reprend pas les termes de « groupes de niveau » employés par Gabriel Attal : il y est question de groupes « constitués en fonction des besoins des élèves », selon la terminologie avancée par Mme Belloubet. Ils entreront en vigueur à la rentrée scolaire 2024 dans les classes de 6e et de 5e et à la rentrée 2025 pour celles de 4e et de 3e.

Le Monde avec AFP
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