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Joe Biden remporte aisément la primaire démocrate de Caroline du Sud, premier test électoral en vue de la présidentielle

Sans surprise, Joe Biden a remporté haut la main la première primaire démocrate pour l’élection présidentielle américaine, en s’imposant, samedi 3 février, en Caroline du Sud, selon les projections des télévisions américaines.
Après le dépouillement de plus de la moitié des suffrages, le président américain, âgé de 81 ans, qui vise un second mandat à la Maison Blanche, a rassemblé plus de 96,4 % des voix face notamment à un élu du Minnesota peu connu, Dean Phillips, héritier d’une riche société de crèmes glacées, et Marianne Williamson, autrice d’ouvrages à succès sur le développement personnel.
M. Biden, qui se trouvait samedi soir dans l’ouest du pays, en Californie, avant de se rendre dans le Nevada en vue du prochain scrutin mardi, a aussitôt estimé qu’il battrait en novembre son probable adversaire républicain, l’ancien président Donald Trump. « En 2024, les habitants de la Caroline du Sud se sont à nouveau exprimés et je n’ai aucun doute sur le fait que vous nous avez mis sur la voie d’une nouvelle victoire à la présidence et d’une nouvelle défaite de Donald Trump », a-t-il dit dans un communiqué.
« Les enjeux de cette élection ne pourraient être plus élevés. Des voix extrêmes et dangereuses sont à l’œuvre dans le pays, menées par Donald Trump », a-t-il dit.
Lors de ce premier vote officiel dans la course à l’investiture démocrate − la primaire organisée le 23 janvier dans le New Hampshire n’était pas reconnue par le Comité national démocrate −, c’est surtout le taux de participation, particulièrement dans l’électorat afro-américain, qui devait être scruté. En 2020, les Afro-Américains de Caroline du Sud, nombreux en proportion de la population de cet ancien Etat esclavagiste du Sud-Est, avaient permis à M. Biden de sauver sa campagne lors des primaires.
Samedi, le président a fait une apparition à son quartier général de campagne, à Wilmington (Delaware), assurant qu’il était « en mission ». « Ce n’est pas seulement une campagne. C’est plutôt une mission. Pour le bien de ce pays, on ne doit pas perdre (…). Et je le dis du fond du cœur. Il ne s’agit pas de moi, cela va bien au-delà de ma personne », a-t-il insisté.
Si l’électorat noir aux Etats-Unis penche traditionnellement du côté des démocrates, plusieurs sondages récents montrent que son soutien à M. Biden s’effrite, en particulier chez les jeunes, qui estiment ne pas avoir été assez entendus ces quatre dernières années.
Même si la Caroline du Sud devrait rester aux mains des républicains lors de la présidentielle de novembre, comme c’est le cas depuis 1980, le président a affirmé qu’il considérait cet Etat comme un test important. Il s’y est d’ailleurs déjà rendu deux fois depuis le début de l’année. « Je pense que les enjeux sont plus élevés qu’ils ne l’ont jamais été. Vous savez, les gens parlent de notre démocratie qui est attaquée », a déclaré Samuel Bias, 31 ans, un sympathisant de M. Biden, au sortir d’une réunion publique avec la vice-présidente, Kamala Harris, vendredi.
« Le président Biden comme moi-même, nous comptons sur vous (…) pour voter et inciter toutes les personnes que vous connaissez à voter, à envoyer des SMS, à frapper aux portes et à faire entendre votre voix », a insisté Mme Harris, lors d’un discours enflammé à Orangeburg, vendredi.
Mme Harris, première femme noire vice-présidente des Etats-Unis, a également lancé une attaque virulente contre M. Trump : « Pendant des années, l’ancien président a attisé les feux de la haine, du sectarisme, du racisme et de la xénophobie pour son propre pouvoir et par intérêt politique personnel. »
M. Biden concentre ainsi sa stratégie sur la menace pour la démocratie que constitue, selon lui, le milliardaire américain. « En aparté, les dirigeants étrangers me disent les uns après les autres : “Tu dois gagner” », a glissé le président, samedi à Wilmington.
Selon un sondage New York Times-Siena effectué en novembre, 71 % des électeurs noirs dans six Etats-clés soutiennent M. Biden – contre 91 % lors de l’élection de 2020 – et 22 % voteraient en faveur de M. Trump.
« J’ai été démocrate pendant vingt ans. J’ai même participé à la campagne d’Obama », a déclaré Regina Sidik, 56 ans, une aide-soignante noire qui a assisté à une conférence de presse des partisans de l’ancien président à Columbia, la capitale de l’Etat, cette semaine. « Mais aujourd’hui, après avoir vu ce que ce monde va devenir, j’opte pour Trump », a-t-elle confié.
En Caroline du Sud, la primaire républicaine, qui se tiendra à la fin de février, promet d’être plus spectaculaire que celle des démocrates car M. Trump tentera d’y porter un coup fatal à l’ancienne gouverneure de cet Etat, Nikki Haley.
Le Monde avec AFP
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